Dinh Van
Universellement admiré pour son approche révolutionnaire de la conception de bijoux, Dinh Van continue d'intriguer et de ravir avec des bijoux innovants et intemporels.
Tout a commencé à Boulogne
Jean Dinh Van est né en 1927 à Boulogne-Sur-Mer, port de pêche français, d'une mère française et d'un père vietnamien qui travaillait comme artisan laqueur. Il abandonne son rêve d'enfant de devenir marin, choisissant plutôt d'étudier à l'École des Beaux-Arts. Après sa formation, Dinh Van est allé travailler pour Cartier, où il a passé une décennie à apprendre et à perfectionner son métier. D'abord en tant que stagiaire étudiant les arts traditionnels de la joaillerie sous Jeanne Toussaint, puis créant des bijoux pour une clientèle d'élite, dont la duchesse de Windsor.
Une révolution commence
Au fil du temps, Dinh Van commence à se lasser des modèles de bijoux traditionnels qu'il est obligé de créer pour les autres et décide d'ouvrir son atelier en 1965. Il est situé place Gaillon à Paris. Son timing était parfait, s'alignant sur les nombreuses révolutions sociales qui se déroulaient à travers le monde. Il a imaginé des designs audacieux et élégants qui refléteraient les changements qui se produisaient déjà dans les vêtements, les meubles et l'art. Dinh Van avait le désir de créer des bijoux de luxe qui conviendraient du jour au soir, dans tous les contextes, pas seulement pour les occasions spéciales.
Collaborations
Dinh Van a collaboré avec d'autres designers pour créer ses bijoux. Parmi eux, Pierre Cardin, pour qui, en 1967, il dessine la Bague Deux Perles. Désormais considérée comme une pièce emblématique, la bague était révolutionnaire pour sa tige carrée, un trait qui est rapidement devenu un style de signature pour Dinh Van. La bague comportait une paire de perles, chacune d'une couleur différente, capables de se déplacer librement dans leur monture.
Parmi les autres partenaires figuraient Paco Rabanne et De Beers, ainsi que son ancien employeur, Cartier. Les pièces extraordinairement à collectionner portent la signature de Cartier et de Dinh Van.
Une nouvelle adresse
En 1976, Dinh Van ouvre sa boutique à Paris, au numéro 7, rue de la Paix. New York et Genève ont rapidement suivi avec leurs propres salons, car ses styles ont rapidement commencé à résonner auprès des femmes qui désiraient une mode unique et contemporaine.
Dinh Van n'a jamais déçu en fournissant des créations de bijoux originales. Toujours inattendus et parfois controversés, ses motifs s'inspirent d'articles du quotidien ; épingles, lames de rasoir et serrures parmi eux. Les menottes étaient également un thème récurrent. Il a pris ces objets fonctionnels et, grâce à ses techniques créatives, les a transformés en bijoux de haute qualité.
Avancer
Les années 1980 ont vu une poussée continue pour les créations de bijoux originaux. En 1980, il collabore avec César, sculpteur français membre du mouvement du Nouveau Réalisme, qui utilise des métaux recyclés dans ses créations. Lui et Dinh Van ont produit un pendentif en or en forme de poitrine de femme. Dinh Van l'exposait dans sa boutique parisienne, avec ses bijoux. Adepte des montres Swatch apparues au début des années 1980, Dinh Van exposait les garde-temps dans sa propre vitrine, au mépris des joailliers haut de gamme qui occupaient les boutiques proches de la sienne.
La décennie suivante, les affaires de Dinh Van ont continué à prospérer. En 1993, la France a adopté une loi annulant l'interdiction d'importer et de fabriquer de l'or 9 carats. Cela a obligé Dinh Van, en signe de protestation, à créer une collection de bijoux en or pur, Pi Chinois, qu'il a fabriqués à la main en or 24 carats. Chaque pièce a été martelée pour augmenter la résistance et donner une finition texturée unique.
En 1998, compte tenu de son âge et de son désir de ralentir, Dinh Van vend son entreprise, ainsi que les droits sur son nom.
Style Dinh Van
Le créateur a été la première marque à utiliser le minimalisme dans la conception de bijoux, en se débarrassant des motifs de bijoux traditionnels qui représentaient principalement la faune et la flore.
Selon l'entreprise, les créations Dinh Van ont été créées « pour la femme moderne, indépendante, pleine de confiance en soi et indifférente aux tendances frivoles. La femme Dinh Van veut une touche discrète de luxe dans ses vêtements de tous les jours car elle le porte pour elle-même, pas pour ceux qui regardent.
Collections notables
Menottes
En règle générale, les fermoirs de bijoux sont cachés. Dinh Van a résisté à cette tendance, choisissant d'afficher les fermoirs comme point focal. Cette technique a été présentée dans cette collection. Français pour "menottes", la collection Menottes porte bien son nom, car ces fermoirs étaient particulièrement difficiles à ouvrir.
Le Cube Diamant
Cette collection marie le cercle, symbole de spiritualité et de ciel, avec le carré, symbolisant la stabilité de la Terre.
Soixante-dix
Un porte-clés à ressort a inspiré cet assortiment unique. Mélangeant des formes rondes et des lignes droites, Dinh Van a créé des styles qui s'harmonisent parfaitement avec son style de signature.
Serrures
Des bracelets simples qui s'enroulaient autour du poignet, flexibles mais durables, composaient la collection Serrure. Français pour "verrou", les pièces comportaient un fermoir aplati avec un accent de diamant.
Expositions
- La bague carrée fait partie de la collection permanente du Musée des Arts Décoratifs de Paris.
- 1984 : Dinh Van est sélectionné comme l'un des premiers artisans à exposer son travail dans les grands magasins parisiens des Galeries Lafayette, puis une galerie de bijoux nouvellement ouverte.